Très souvent, lorsqu'on entend le mot "Kamasutra" à notre époque, on s'imagine des couples se livrant à des contorsions amoureuses. Le Kamasutra, c'est certes cela, mais bien autre chose aussi, nous allons le voir en revenant aux sources des textes anciens qui ont fondé ce qu'on appelle le "Kâma Sûtra" de nos jours.


Un peu d'histoire

"Kâma" est un mot indien ancien qui englobe les notions de désir et de plaisir et "Sûtra" signifie un guide, un livre, aussi bien qu'un verset ou un aphorisme.
Aussi, l'idée fontamentale du Kama Sutra (littéralement "Un guide du désir") est d'offrir aux amants le plaisir et l'accomplissement de soi par le biais de l'érotisme.
Signalons d'ailleurs que le KamaSutra est le premier livre de l'histoire de l'humanité à traiter de la vie commune de l'homme et de la femme. Il ne se borne ni aux positions sexuelles ni même à la vie amoureuse, mais c'est un manuel d'éducation qui aborde tous les thèmes de la vie commune, doublé d'un document social sur la cour, la séduction, le mariage et les relations dans la société hindoue.
L'ouvrage initial a été rédigé autour du Vème siècle par un philosophe brahmane indien nommé Vatsyayana, dont on sait peu de choses aujourd'hui, à part qu'il vivait dans la cité sainte de Varanasi (Bénarès). Pour les hindous, la jouissance est l'un des principaux objectifs de l'existence. Selon le Kama Sutra, la satisfaction sexuelle est aussi importante pour le bien-être que manger ou boire.
Aussi, Vatsyayana a rédigé ces textes afin d'aider ses contemporains à atteindre le troisième objectif de la vie, le "Kâma" (plaisir, désir, reproduction).

D'autres ouvrages sont venus par la suite enrichir et compléter les textes initiaux de Vatsyayana :

- l'Ananga Ranga
- Le Jardin Parfumé
- le Tao de l'amour


Aujourd'hui, quand on parle de Kama Sutra, il faut en fait parler de l'ensemble de ces quatre livres, écrits à des époques différentes par des personnes de cultures différentes.
Au XIXème siècle, le chercheur orientaliste Richard Francis BURTON (1821-1890), qui avait déjà traduit le célèbre recueil Les Milles et Une Nuits, rapporta le manuscrit de Vatsyayana en Angleterre, et le traduisit du sanscrit. Dans l'Angleterre Victorienne, l'ouvrage fit fureur, mais également scandale ! Et ce scandale fût tel qu'il contraint Sir Richard Francis Burton a fonder une sorte de "club privé", la Victorian Kama Shastra Society, où des hommes de l'élite sociale ayant goût pour l'érotisme pourraient lire ces textes sulfureux (le Kama Sutra de Vatsyayana, ainsi que l'"Ananga Ranga" et "Le Jardin Parfumé"), mais par souscription privée afin d'éviter une plainte pour atteinte aux bonnes moeurs.
Ce n'est ensuite quand les années 1960 que ces textes sont sortis de l'oubli pour être redécouverts par un large public.

Faut-il suivre à la lettre ces textes anciens ?

Même si de nombreux traits de la nature humaine sont intemporels, il est évident que le contexte a changé depuis le temps où ces textes anciens ont été écrits.
Par exemple, les rôles respectifs de l'homme et de la femme ont beaucoup évolué au cours des dernières décennies.
Autre chose : la technologie a apporté de nouvelles sources d'excitation possibles sont apparues : les gadgets sexuels modernes, les vidéos X, etc...
C'est pourquoi, il est intéressant de lire ces textes, mais ne cherchons pas à les appliquer à la lettre. Considérons plutôt qu'il faut leur trouver une nouvelle actualité, mais avec nos paramètres d'aujourd'hui.

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